fleche retour

Lola Sémonin alias La Madeleine Proust par Frédéric VIGNALE

Sous le maquillage et la perruque de La Madeleine Proust on peut découvrir une très jolie brunette espiègle au regard de braise. Lola Sémonin n’est pas une comédienne c’est une artiste à part entière qui s’exprime dans plusieurs domaines de la création. Rencontre avec celle qui fait un retour fracassant avec sa Madeleine et qui met le feu sur la scène comique avec ses formules chocs, ses slams et sa gouaille inimitable.
A découvrir ou redécouvrir d’urgence !!


1. Lola Sémonin, je suis ravi de vous accueillir sur "Le Mague" pour la première fois, est-ce que les gens, dans la rue, vous confondent avec votre personnage de Madeleine Proust ?
Oui c’est terrible, parfois on m’appelle "Madeleine" alors que je suis en "civil", démaquillée, simplement moi Lola Sémonin et certaines personnes ne font pas le distinguo. On m’assimile beaucoup à mon personnage, en Franche Comté, aux alentour de Morteau par exemple, mon pays, les habitants se sont totalement appropriés la Madeleine, elle est devenue une gloire locale. Mais je ne suis pas que la Madeleine Proust, ce n’est qu’une de mes facettes et je ne suis pas du tout Skizo (rires) !


2. Comment avez-vous trouvé ce fameux personnage fétiche de "Madeleine Proust" ?
J’étais Instit dans ma région dans une Ecole libre Freinet. J’étais tricard de l’éducation nationale avec une classe unique. A cette époque j’ai rencontré Gérard Bole du Chaumont, un musicien du Groupe "Etron fou le loup blanc" qui fut mon amoureux, mon mentor, mon pygmalion et qui a posé un joli regard sur moi, a vu mieux que moi mes potentiels artistiques. C’est lui qui m’a poussé à prendre des cours de théâtre, à croire en ms possibilité, à aimer la scène.
Avec lui j’ai vécu des tas d’expériences artistiques délirantes avec des groupes déjantés on faisait même des concours "Rock in opposition" avec les formations les plus folles d’Europe.
J’étais très admirative de Zouk et vers 32 ans j’ai créé la Madeleine de Proust en observant les paysannes de ma région. Je les ai trouvé si plein d’humanité que j’ai eu envie de leur donner une voix, d’expliquer comment ces femmes vivaient. Je me suis dit que je devais y aller, j’ai donc inventé avec les conseils de Gérard cette vieille femme avec accent qui ne m’a presque jamais plus quitté depuis.

3. Vous avez de suite connu un immense succès avec cette Madeleine pas comme les autres ?
Oui, les gens l’ont adoré, adopté immédiatement, j’étais un précurseur, j’ai commencé en même temps que "Les vamps" et bien avant les "Deschiens".
Mon premier spectacle qui s’intitulait "La Madeleine en forme", je l’ai mis en scène et écrit moi-même grace à toutes les histoires que j’avais entendu, c’était très sociologique. J’avais reconstitué une cuisine très réaliste, ça sentait la soupe, j’y faisais vraiment à manger. J’ai toujours tenu à donner une vraie réalité à mon personnage, je lui ai créé une généalogie, une psychologie profonde, etc.

4. La Madeleine Proust a vraiment changé votre vie non ?
Oui, j’ai d’abord joué mon spectacle dans les villages, j’avais investi tout mon argent et celle de Gérard là dedans, on jouait où on pouvait, on ne pensait pas à cette époque sortir de notre région c’était très folklorique. En 1986, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a beaucoup aidé à évoluer c’était Andréas Voustinas qui avait fait l’Actor Studio puis j’ai joué en campagne une pièce que faisait Annie Girardot à Paris "Madame Marguerite" mais La Madeleine est la création qui me ressemble le plus. Puis j’ai eu l’idée d’écrire un film et c’est ce qui m’a décidé à monter à Paris. je n’ai jamais fait ce film mais je le ferai un jour. Je suis installé à Paris depuis 1988.
J’ai toujours créé par nécessité viscérale.

5. Vous êtes une artiste atypique...
Oui, J’ai la Madeleine jusqu’en 1991 au Théâtre Dejazet avec beaucoup de succès puis je me suis retiré 10 ans. Il faut dire que j’avais connu tant de bonheurs, les tournages de "Perigord Noir" et de "Roseline et les lions", de nombreuses nominations aux Molières. (..)
J’ai voulu apprendre à être en paix avec moi-même, j’ai commencé la méditation, fait des voyages en Inde, assisté aux cours de Jodorowsky puis j’ai eu l’idée de faire "La Madeleine Proust autour du monde, un spectacle qui fait les ponts entre les générations, les races, les peuples.
Je suis très fière de ce spectacle qui a été un triomphe à l’Olympia début 2006.

6. Qui vous fait rire aujourd’hui ?
J’aime beaucoup l’humour noir de Stéphane Guillon, de Michel Muller, de Christophe Alévèque. Je suis un peu isolée depuis que je suis partie 10 ans du métier mais j’adorerai fréquenter plus la nouvelle génération de comiques et faire des festivals avec eux. Je rêve d’un spectacle avec Djamel par exemple.

7. Vous êtes résolument moderne dites-donc !
Oui j’aime le rap, le slam, le graf, j’ai une page sur myspace, je fais des arts martiaux, je suis curieuse de tout, j’ai un appétit terrible de tout ce qui existe. Je suis très sportive, pleine d’énergie.

8. Nous nous sommes rencontrés à l’émission de Stéphane Bern sur France 2 "L’Arène de France" où nous nous sommes affrontés de manière épique, que n’avez-vous pas eu le temps de dire pendant votre temps d’antenne ?
Le thème était "Paris contre province." Vous avez dit que j’étais une chose chez Bern jeune effronté de parisien...
Moi j’adore venir à Paris car je goûte enfin à l’anonymat parce que chez moi à la campagne je suis une vraie star, tout le monde me connaît.
Dans le métro à Paris y’a des femmes, des hommes, des clochards, des accordéons qui font la manche et tu peux pas donner à tout le monde car sinon à la fin de la journée tu es obligé de faire comme eux !
A Paris y’a des bouchons partout, à n’importe quelle heure. Les parisiens passent leur journée dans leur auto et n’arrivent jamais à leur boulot !

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